Les virus à génome ARN sont responsables de nombreuses pathologies humaines
telles que par exemple la grippe, la dengue, l'hépatite C, la rougeole, la bronchiolite des
nourrissons ou encore, plus récemment, le coronavirus dit Covid-19.
L'arsenal thérapeutique classique de lutte contre les virus à génome ARN consiste à
cibler l'activité d'une protéine virale essentielle au cycle du virus. De telles protéines es-
sentielles peuvent notamment consister en l'ARN polymérase, l'intégrase, une hélicase
ou une protéase. Cependant, bien que ces protéines virales puissent être conservées
chez plusieurs virus à génome à ARN, le développement de molécules thérapeutiques à
large spectre, actives contre différents virus, reste relativement limité.
De plus, la plasticité des génomes viraux, ainsi que la capacité d'adaptation et d'évo-
lution des virus à génome ARN, facilitent l'apparition rapide de mutants d'échappement.
Ces mutants rendent inefficaces le traitement par les molécules thérapeutiques à large
spectre qui ciblent une protéine virale essentielle au cycle du virus.
Afin de contourner ces problèmes de mutation des cibles thérapeutiques, une nou-
velle approche thérapeutique ciblant la cellule hôte, plutôt que le virus lui-même, a été
développée ces dernières années. Le principe de cette nouvelle approche est de blo-
quer les mécanismes cellulaires essentiels à la réplication virale, de sorte à empêcher la
prolifération virale en stimulant la réponse immunitaire innée dans les cellules infectées
par un virus à génome ARN.
L'un des mécanismes cellulaires connu, essentiel à la réplication virale, est le cycle
de biosynthèse de la pyrimidine. En effet, la pyrimidine est cruciale pour la survie des
cellules humaines, notamment lorsque ces dernières sont des cellules hôtes de patho-
gène, notamment des virus à génome ARN.
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